En 2004, 63% des latinos protestants (très majoritairement évangéliques et pentecôtistes) avaient voté G.W. Bush Jr.
En 2008, ils basculent en masse vers Obama. Décidément, cela sent le roussi pour McCain!
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En 2004, 63% des latinos protestants (très majoritairement évangéliques et pentecôtistes) avaient voté G.W. Bush Jr.
En 2008, ils basculent en masse vers Obama. Décidément, cela sent le roussi pour McCain!
Directeur de recherches au CERI Sciences Po Paris, Denis Lacorne est aujourd'hui un des plus éminents spécialistes des Etats-Unis.
Auteur de nombreux ouvrages réputés pour leur clarté et leur rigueur, il a signé au seuil de cette année 2008 un livre très remarqué, primé en juin par le Sénat: De la religion en Amérique (Paris, Gallimard, 2007).
Hillary Clinton n’avait pas le charisme d’Obama. Mais pour postuler aux plus hautes charges de son pays, elle avait la compétence et l’expérience (davantage que le candidat démocrate actuel).
Malgré ses qualités, Sarah Palin n’a ni l’un, ni l’autre. Mais, répondra-t-on, elle a la foi. Une foi de Jeanne d’Arc!
Le God gap a longtemps été le principal handicap électoral des démocrates aux Etats-Unis.
Défiant tous les pronostics initiaux, Barack Obama semble assez bien parti pour surmonter cet obstacle.
On connaissait un président Bush Jr (néo)messianique, un président Bush Jr born again....
Et si la vérité était ailleurs?
C'est l'hypothèse longuement défendue hier dans le Washington Post.
A l’heure du Super Tuesday, étape majeure dans la course à l’investiture en vue des élections présidentielles américaines, comment se positionnent les candidats républicains par rapport à la religion?
Je vous avais promis le mois dernier une note sur Huckabee: vous en aurez trois pour le prix d’un, avec successivement Romney, Huckabee et McCain.
Le débat sur les sectes vous intéresse? Le New Age vous fascine? Deux chercheurs ont labouré pour vous ces champs à l'occasion des séances 3 et 4 du programme GSRL "Religions et religiosités minoritaires en ultra-modernité" pour l'année 2007-2008.
Comme prévu d'après les derniers sondages, le nouveau Kennedy afro-américain Barack Obama (côté démocrate) et le nouveau «Carter républicain» Mike Huckabee ont raflé la mise lors du Caucus de l'Iowa.
La route est encore longue jusqu’à l’investiture finale, mais le fringant Obama, l’homme du renouveau, et le chevronné Huckabee, l’homme des «bonnes vieilles valeurs», ont marqué un point.
Mais qui sont ces hommes, et surtout, comment se situent-ils par rapport aux électorats religieux? Premier coup de projecteur aujourd’hui sur Barack Obama, qui sera suivi d’ici à début février d’un coup d’œil similaire sur Mike Huckabee.
En France, une presse spécialisée du type Monde des religions ne tarit pas d'efforts pour mieux faire connaître la réalité religieuse contemporaine.
Mais cet effort est peu, et souvent mal, relayé par la presse généraliste, non ciblée sur le religieux. On doit se contenter d'approximations, voire d'erreurs confortables, sans souci d'approfondir et d'aller au-delà des clichés qui circulent.
Il n'en a pas toujours été ainsi. Mais depuis trente ans, l'évangéliste Billy Graham, aujourd'hui âgé de bientôt 89 ans (en novembre), est devenu une sorte d'abbé Pierre américain, c'est-à-dire une figure religieuse consensuelle, considérée comme l'incarnation du meilleur des valeurs américaines.
En bref, il représente une icône incontournable de ce que les sociologues appellent la "religion civile" états-unienne, au sens d'une religiosité générique, confessionnellement peu définie, qui rassemble un maximum de citoyens dans des valeurs partagées. Ceci explique pourquoi, le jeudi 31 mai 2007, trois présidents américains sont venus lui rendre hommage.
Télévangéliste américain, fondateur de la Majorité Morale, pasteur d'une megachurch à Lynchburgh, président d'université fondamentaliste, célèbre pour ses dérapages verbaux et ses jugements à l'emporte-pièce, Jerry Falwell a marqué l'histoire contemporaine des Etats-Unis. Il a tiré sa révérence le 15 mai 2007 à 10H45 du matin, à l'âge de 73 ans. Il sera enterré le 22 mai prochain.
Si les journaux français semblent, pour l'instant, indifférents à cette nouvelle, tous les grands médias d'outre-Atlantique, eux, consacrent d'importants articles à cet homme qui a régulièrement fait la "une" de la presse américaine tout au long des trente dernières années.
Un bon documentaire vient de sortir sur les écrans français aujourd’hui. Il s’agit de Jesus Camp, qui décrit les dérives sectaires observées dans un camp d’enfants du Dakota (Etats-Unis), animé par un groupe évangélique de type «charismatique 3e vague». Je me suis déjà exprimé sur ce documentaire il y a quelques mois, à l’occasion de sa sortie aux Etats-Unis (cliquer ici). Je n’ai pas grand chose à ajouter. Deux points néanmoins.
Le sondage IFOP rendu public le 5 avril 2007 sur le vote des protestants dans la perspective des élections présidentielles de 2007 fait l'effet d'une bombe: depuis des décennies, on pointait les affinités électives du protestantisme français avec la gauche.
Et voilà qu'après une longue phase d'atténuation, on semble aujourd'hui carrément basculer dans l'autre sens: les protestants voteraient plus à droite que leurs concitoyens!
Dans son édition américaine du 2 avril 2007, le magazine Time titre: "Pourquoi nous devons enseigner la Bible dans l'école publique" (Why we should teach the Bible in Public school).
Quarante et un ans auparavant, dans son édition du 8 avril 1966, Time titrait: "Dieu est-il mort?" (Is God dead?). Les temps changent?
Quelques semaines après les élections qui ont fait basculer le Congrès états-unien du côté des Démocrates, une question revient: qu’en est-il du fameux clivage entre une Amérique religieuse (qui vote plutôt républicain) et une Amérique sécularisée (qui vote plutôt démocrate)?
Beaucoup estiment que ce clivage, ce God gap, comme on l’écrit outre-Atlantique, aurait tendance à se résorber. Les efforts d'Hilary Clinton et quelques collègues pour se rapprocher de l'électorat religieux pratiquant auraient-ils porté leurs fruits?
Pour tous ceux qui s'intéressent à l'expansion pentecôtiste (au moins 200 millions de fidèles, en partant d'une statistique zéro il y a un siècle), il faut lire l'enquête rendue publique en ce mois d'octobre 2006 par le Pew Forum on Religion and Public Life.
C'est une grosse enquête globale, conduite sur dix pays (malheureusement sans cas européen). Intitulée "Spirit and Power", elle traite non seulement des pentecôtistes, mais aussi des charismatiques (en distinguant à chaque fois les deux courants, ce qui est bien vu).
A l’approche des prochaines échéances électorales, l’administration Bush a de quoi se faire du souci. Au désastre irakien, initié en 2003 par une guerre absurde, s’ajoute un désamour de plus en plus net du côté des électeurs religieux (le principal soutien du président), parmi lesquels les bataillons d’évangéliques blancs (1).
(1) Car n'oublions pas que les évangéliques noirs, eux, sont pro-démocrates (ce qu'on omet régulièrement de rappeler de ce côté-ci de l'Atlantique).
Les religions de France observent avec attention les débats présidentiels qui se dessinent en vue des élections de 2007. La première d'entre-elles, le catholicisme, vient de produire un texte dense, riche et très bien écrit.
Il s'agit de "Qu'as-tu fait de ton frère?", un message de la Conférence des évêques de France à l'occasion des prochaines élections", diffusé en ce 18 octobre 2006. Vous pouvez notamment le lire en PDF en cliquant ici.
Peter Baker, du Washington post, n’a pas pris beaucoup de risques. En commentant les récentes déclarations de George W.Bush sur Lincoln et la conviction d’un troisième «Grand Réveil», il a évité toute critique. Comme il a manqué à son travail, je voudrais souligner ici deux erreurs flagrantes dans la manière dont le président américain envisage le rôle de la religion dans l’histoire américaine.
Par décret du 28 novembre 2002, le Premier Ministre a institué la MIVILUDES, mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires. Je ne suis pas de ceux qui en contestent la légitimité. En tant que citoyen tout comme en tant que chercheur au CNRS, je suis conscient qu'il peut exister des dérives sectaires, et il m'apparaît normal que la République se penche sur la question dans le but d'informer et de veiller au respect des libertés. Ce qui me pose problème en revanche, c'est quand l'Etat sous-utilise les chercheurs spécialistes du religieux. Avec la MIVILUDES, c'est malheureusement le cas actuellement. Après une phase d'amélioration des rapports, les choses se sont déteriorées au point qu'à l'heure actuelle, si un chercheur en sciences sociales des religions acceptait un poste au conseil d'orientation de la MIVILUDES, ce serait essentiellement pour servir de caution isolée. C'est pourquoi, bien qu'on m'ait fait l'honneur de me proposer un siège au conseil d'orientation de cette structure, j'ai décidé de refuser. Avec d'autres, j'appelle à une remise à plat du mode de fonctionnement. Ce souci d'un débat public me conduit à mettre en ligne ci-dessous le courrier que j'ai adressé au président de la MIVILUDES. Vous pourrez ainsi juger sur pièce et participer au débat citoyen qui nous concerne tous.
Depuis trente ans, on n’entend plus qu’eux, ou presque. Quand on pense aux rapports politique-religion aux Etats-Unis, la nouvelle droite chrétienne paraît omniprésente. Depuis que les télévangélistes Jerry Falwell et Pat Robertson ont mobilisé leurs troupes à la fin des années 1970, les chrétiens actifs qui ne partagent pas l’agenda conservateur des apôtres de la soi-disant «majorité morale» semblent réduits au silence, ou à l’impuissance. La tendance est-elle en train de changer ?